Une chambre de bonne au 6e sans ascenseur, Paris IXe. La mansarde fait office de bureau pour Aurélien Bellanger, survêtement, chaussures de trail et pull Uniqlo. Son habit de tous les jours. «J’essaye de développer un genre de tenue mixte pour aller courir à tout moment», explique l’écrivain, ravi qu’on aborde le sujet. Il pensait que le concept prendrait. «Mais personne n’a suivi.» Il a sincèrement l’air de croire en sa démarche. Le quadragénaire fait penser à ces gens jamais vraiment revenus de leur enfance. Il fonctionne à la lubie. Souvent plusieurs à la fois. Son objectif du moment : un run de 100 kilomètres. En attendant, perché tout là-haut, il écrit le matin, sieste l’après-midi dans un hamac beaucoup trop grand pour cette minuscule pièce, dont il accroche la sangle par-dessus l’extérieur de la porte. «J’ai toujours peur que mes voisins pensent que je me suis pendu.»
Le romancier, l’un des plus prometteurs de sa génération, s’est offert «sa grotte» (on y reviendra), comme le dit Mélissa, sa compagne et mère de ses trois enfants, grâce à la Théorie de l’information, qui l’a fait connaître il y a douze ans. Il y contait l’aventure du Minitel à travers un Xavier Niel de fiction. Ont suivi d’autres romans narrant des épopées modernistes à la française, celle du TGV avec l’A