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Le portrait

Bahareh Akrami, dessiner les vivants

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
La Parisienne, qui a échappé à l’attentat du Carillon et dont la famille a fui l’Iran des ayatollahs, est devenue la dessinatrice non officielle du procès du 13 Novembre.
Bahareh Akrami Paris, le 3 juin 2022. (Marie Rouge/Libération)
publié le 24 juin 2022 à 17h56

Ils se trompent, ceux qui croient en la générosité du destin. Ignorent-ils à quel point ce dernier est capable de se jouer des humains ? Bahareh Akrami, elle, sait. Elle l’a raconté, un soir de septembre, à la barre du procès des attentats du 13 Novembre, en choisissant ses mots : «Je suis une double rescapée.» Par deux fois, d’abord en Iran où elle est née, puis en France, où sa famille s’est réfugiée, sa vie a été heurtée par l’obscurantisme religieux. Par deux fois, Bahareh Akrami a échappé à la violence de l’islamisme radical : «Quelle ironie ! J’ai fait le lien, direct.»

Bahareh Akrami, que tout le monde appelle Babou est devenue une figure centrale de la microsociété d’habitués du prétoire qui s’est forgée au fil des mois, en marge du procès des attentats. Ce n’est pas vraiment à cause de son histoire –beaucoup ignorent qu’elle était au Carillon avec son compagnon, ingénieur-architecte, le soir des attaques. Certains la prennent même pour une avocate quand elle est en réalité free-lance dans la com. Si elle a émergé dans ce paquebot judiciaire, c’est grâce à son

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