A la question «pourquoi filmez-vous ?», posée par Libération en 1987 à des centaines de cinéastes, Barbet Schroeder avait répondu en toute simplicité : «Pour en savoir plus.» Manière de dire qu’entre les pitreries glaçantes d’un dictateur sanguinaire en Ouganda (Général Idi Amin Dada : autoportrait, en 1974), les tribulations éthérées d’un écrivain américain surdoué (Barfly, sur un scénario autobiographique de son ami Charles Bukowski en 1987) ou le parcours énigmatique d’un avocat français flirtant avec la nébuleuse terroriste (Jacques Vergès pour l’Avocat de la terreur en 2007), pour ne citer que ces films-là, le trait d’union n’est autre que cette insatiable curiosité dont Barbet Schroeder n’a jamais pu, et encore moins voulu, se débarrasser. Essayer de comprendre un sujet, un personnage, sans forcément avoir les réponses au moment de se lancer sera toujours à la fois son moteur et son combustible.
Cela expliquerait aussi le cours tumultueux d’une existence romanesque qui l’a conduit sur tous les continents, de la N