L’effet a beau s’estomper à mesure que l’on s’approche des œuvres, de loin, l’impression n’en demeure pas moins saisissante : les tableaux ressemblent à s’y méprendre à des photos. A ceci, deux explications plausibles : d’une part, la technique affirmée du peintre franco-algérien Bilal Hamdad, qui s’émancipe dans un naturalisme 2.0 à la fois fringant et solidement construit. Et d’autre part, les lieux et sujets représentés, en lien étroit avec le présent citadin. Ainsi reste-t-on pantois devant cette vingtaine d’huiles sur toile, parfois immenses, montrant, ici un garçonnet noir, le pied posé sur sa trottinette ; là, une tablée à la terrasse d’un café. Ou encore, ce saisissant grouillement à la sortie du métro Barbès-Rochechouart, avec vendeur à la sauvette de maïs, usagers, agents de nettoyage…
«La vie telle que je la vois. Un quotidien où je me permets juste de glisser des références et de jouer avec les codes, tout en restant accessible», plante l’artiste, qui s’inspire, en général, de photos prises au gré de ses pérégrinations parisiennes. «L’été, de préférence, un jour sur deux, je pars en balade avant le coucher du soleil. Cela me permet de constituer une banque d’images, sur le principe d’un carnet de croquis, isolant une silhouette, un chien, etc., qui intégreront des dossiers à partir desquels j’imaginerai des compositions.»
Ferré par le milieu arty ces dernières années, où la rumeur a un peu couru de Cannes à Bruxelles, Bilal Hamdad accède aujourd’hui à