La célébrité est, à nos yeux, un mystère sans cesse renouvelé. Billy Crawford, 42 ans, se tient face à nous dans le hall d’un grand hôtel parisien près des Champs-Elysées. Il pose pour la photographe de Libé, alternant les sourires et les moues plus énigmatiques. Le chanteur américano-philippin porte la casquette à l’envers, il a une grosse chaîne autour du cou aux initiales «BC», une montre de luxe au poignet gauche et ses membres supérieurs sont couverts de nombreux tatouages, dont un de son chat désormais décédé, sur sa main. Dans la vraie vie, il aurait sans doute l’air d’un quadragénaire un peu ringard, mais ici, ce n’est pas la vraie vie. L’époque actuelle faisant plus que jamais le tri entre deux types de personnes, ceux que l’on interpelle pour leur demander un selfie et les quidams. Billy Crawford est à ranger dans la première catégorie – ce qui lui autorise toutes les excentricités. D’ailleurs, une des serveuses des lieux interrompt subrepticement la séance photo. Elle lui lance, dans un regard tendre : «Vous êtes une star, vous êtes toute mon enfance.»
A quoi cela tient-il d’être une star ? Billy Crawford est l’homme d’un seul hit, Trackin, diffusé pour la première fois sur les ondes FM en 2001 et véritable succès en Europe – plus particulièrement en France, d’où tout est parti. «Ma maison de disques était sur le point de me laisser tomber. Une personne de l’antenne française ne le savait pas et a donné le disque à NRJ. Ils ont diffusé la ch