Menu
Libération
Le Libé des écrivains

Bonnie Banane, ses désirs sont des hordes, par Blandine Rinkel

Article réservé aux abonnés
La chanteuse qui aime surprendre et se réinventer sort, en duo, un album de morceaux érotiques.
La chanteuse Bonnie Banane à Paris, le 26 mars 2025. (Romy Alizée/Libération)
par Blandine Rinkel
publié le 10 avril 2025 à 15h39

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 11, 12 et 13 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour cette 18e édition du Libé des écrivain·es. Retrouvez tous les articles ici.

Sur le trottoir devant nous, un homme passe. Il porte un rat sur l’épaule, affublé d’un petit nœud papillon rose. «Les personnes que je préfère tu vois, c’est ça, me dit Bonnie Banane en le désignant, c’est les solitaires comme ça…» Je vois, oui, puisque je l’observe face à moi : appuyée contre le mur de la Chope des artistes, dans le Xe arrondissement de Paris, Bonnie appartient à cette communauté de personnages qui portent en eux un monde, dont ils ne livreront que quelques indices. Quels sont ces signes ? Ça peut être un accessoire vestimentaire. Ça peut être une chanson. C’est souvent, d’abord, un éclat dans l’œil. Celui de Bonnie Banane est à la fois joueur et discrètement inquiet. Apparemment assuré, et pourtant faillible.

Depuis l’enfance, la solitude est son alliée. A Rennes, où elle grandit dans les années 90, celle dont le vrai prénom n’est pas Bonnie se souvient de la musique de Janet Jackson, de Lauryn Hill ou Stevie Wonder, qu’elle écoutait en boucle dans sa chambre, et qu’elle intégrait à des spectacles miniatures présentés à ses parents. Eux travaillaient dans le secteur médical, loin de l’art, mais son père avait le goût des mises en scènes et