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Le portrait

Bruno Patino, président d’Arte : tombé à clic

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Le docteur ès Internet du monde médiatique, ex-addict aux réseaux sociaux, analyse leur pouvoir insidieux.
Bruno Patino à Paris, le 6 octobre 2023. (Frédéric Stucin/Libération)
publié le 18 octobre 2023 à 15h19

Caramba, même lui est shooté. Cet homme avait pourtant tout pour résister, une riche vie intérieure tôt bercée au violon, un mental d’ascète affûté par ses postes prestigieux – de la direction du Monde.fr en 2000 à celle de Télérama, France Culture, France 5, aujourd’hui président d’Arte – sans parler de sa connaissance du danger à force d’explorer, en professeur, ancien directeur de l’école de journalisme de Sciences-Po, les effets du numérique. Bruno Patino a pourtant sombré comme un bleu. L’addiction totale, swipe non-stop, Tik Tok, Instagram, Twitter, n’importe quoi, nuit et jour, tout brouillé, le cerveau, les émotions, les rêves. Submersion, s’intitule son nouvel essai qui paraît après la Civilisation du poisson rouge, vendu à plus de 100 000 exemplaires et Tempête dans le bocal. Voici la saison 3, la plus intime. 130 pages magnifiquement ciselées à l’encre noire. Le président d’Arte s’y dévoile comme s’il sortait d’En thérapie, l’excellente série de sa chaîne. «Nous avons perdu la nuit… écrit-il. Voici venu le temps de l’aube perpétuelle. De la lumière bleutée qui j