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Le portrait

Bruno Surace, relève de la garde

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Le boxeur marseillais s’est fait un nom en mettant au tapis un cador mexicain. Qui attend sa revanche, samedi 3 mai à Riyad.
Le boxeur marseillais Bruno Surace, au Cercle des nageurs de Marseille, le 14 avril 2025. (Léonor Lumineau/Hans Lucas. Libération)
publié le 1er mai 2025 à 15h00

Bruno Surace est un gentil garçon, mais il y a des limites. Alors, quand, en ce 14 décembre, dans la touffeur des vestiaires du bien nommé Caliente Stadium de Tijuana, fétide ville-frontière mexicaine à cheval avec la Californie, on lui présente sous scellés de vieux gants à la mousse épaisse pour aller boxer l’enfant du pays, Jaime Munguia, avec sa moue de sicario et ses 35 KO au compteur, Bruno Surace dit niet. «Il avait des gants d’assassins, et moi, une paire de coussins.» Palabres, moufles remplacées : show must go on. Houppette huileuse, tronche à la Cerdan et blaze vintage, «Super Brunello» s’avance vers le carré de toile sous les regards borgnes des caméras et ceux, avides, de 30 000 aficionados, tel une offrande humaine pour un sacrifice aztèque ou un taureau dans l’arène.

A Tijuana, le Marseillais, outsider au palmarès immaculé (25 victoires) quoique confidentiel, est venu «chercher la peur». Les promoteurs de Munguia, numéro 2 mondial des super-moyens derrière son compatriote rouquin, l’increvable superstar «Canelo» Alvarez, pensaient quant à eux avoir déniché dans les interstices de la boxe européenne une proie facile pour gonfler le CV du champion, comme on met un coup de canif sur la crosse d’un fusil. Ding ! Round 1. Munguia fait parler la foudre - «démoniaque» est l’adjectif utilisé par Surace quand il s’agit d’en jauger le wattage. Round 2. Comme prévu, le gringo a le cul par terre après un crochet du gauche majuscule, du ge

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