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Le Libé des écrivains

Charlène Descollonges comme l’eau vive, par Ivan Jablonka

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La biodiversitédossier
Associant défense de la biodiversité et conscience écoféministe, la jeune hydrologue se fait lanceuse d’alerte pour dénoncer la surexploitation de l’eau.
Charlène Descollonges, le 4 avril. (Cha Gonzales/Libération)
par Ivan Jablonka
publié le 11 avril 2024 à 15h15

A l’occasion du Festival du livre de Paris les 12, 13 et 14 avril, nos journalistes cèdent la place à des autrices et auteurs pour un numéro exceptionnel et un supplément de 8 pages spécial Québec. Hervé Le Tellier et Dany Laferrière sont les rédacteurs en chef de cette 17e édition du Libé des écrivains. Retrouvez tous les articles ici.

Longtemps, l’eau a été un truc de mecs. Une matière d’hommes. Rousseau se livrait au plaisir de l’existence en écoutant le bruit des vaguelettes du lac de Bienne. Le géographe Elisée Reclus racontait l’histoire d’un ruisseau. Dans l’Eau et les Rêves, Gaston Bachelard méditait sur les mystères de l’eau. C’est aussi auprès des hommes que Charlène Descollonges a découvert les mondes de l’eau. Dans le petit étang qu’il possédait en Bourgogne, son grand-père maternel organisait des parties de pêche, avec carpes et brochets.

A son tour, le frère de Charlène est devenu un passionné. Accompagnés de leur mère, les deux enfants passaient leurs dimanches dans les rivières du Jura. Futur champion du monde junior de pêche à la mouche, le garçon montrait à Charlène comment imiter, grâce à des plumes multicolores, les éphémères, ces petits insectes dont les truites raffolent. Puis il enfilait ses Waders, d’immenses bottes qui remontent jusqu’à la poitrine, et entrait dans l’ea

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