Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 50e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 25 janvier.
L’écrivain baroudeur mangeant la poussière des pistes du Mexique. Le dessinateur bourlingueur croquant les essences de plantes les plus inouïes des steppes de Mongolie. Et Chloé Wary. Pour elle aussi, l’amour du terrain, avant tout. Voyez vous-mêmes : ses feutres multicolores s’animent et dansent sous l’effet d’une attraction paranormale quand elle évoque ce territoire méconnu qu’elle aime défricher pour ses lecteurs. Quel territoire ? Le 91. La grande banlieue parisienne. Un outre-monde francilien composé de résidences à noms de fleurs, de ZAC bardées de grues, de pierre meulière, de petits centres commerciaux et d’assos de quartier. Un paysage infraordinaire où poke bowl et restos instagrammables n’ont toujours pas remplacé kebabs et MJC. Le royaume de la banalité hardcore, «pas encore trop gentrifiée», qu’elle orne de cieux vert bouteille et rose bonbon à longueur de bandes dessinées, et dont elle est elle-même un spécimen type.
Devant nous, un long corps fin de 29 ans surmonté d’une jolie tête de souriceau qui lèche la feuille de sa roulée en parlant de sa passion adolescente pour Diam’s. Mais aussi pour