Le jean est délavé, le tee-shirt immaculé, le biceps saillant. Mais quelque chose voile la nonchalance golgothéenne, ce sourire longtemps juvénile de mec content du voyage. On note l’absence de chaîne au cou, de toquante au poignet. «Ça m’a passé, balaye Ciryl Gane. Les jolies choses, c’est bien… Mais après, les gens toquent à ta porte.» C’était lors de son dernier combat, il y a plus d’un an. Pendant qu’il marbrait un Moldave baptisé «l’Ours polaire» dans l’enceinte surchauffée de Bercy, des cambrioleurs rencardés pillaient son domicile, de la Rolex au mobilier design, sans oublier son SUV et sa moto, symboles de sa réussite vrombissante. Le même sort que les footeux du PSG. Ça dit, quelque part, le statut de la star tricolore des arts martiaux mixtes, dits MMA. Alors, fini les bijoux. «Tout ce qui est un peu beau, qui attire l’œil, ça se fait soulever…»
Lors du combat d’avant, en mars 2023, c’était sa réputation qu’il s’était fait braquer. En mondovision, alors qu’il chassait le graal, la ceinture des lourds, à Las Vegas. Etranglé à froid, façon «guillotine», comme un débutant, dès l’entame du premier round par Jon Jones, le croquemitaine ricain de la discipline. «Dans les mains de Jones, Gane n’était qu’un gosse», l’avait alors enterré vivant