Est-ce un algorithme espion, capteur de nos clics erratiques, qui nous a mise sur la piste de cette cheffe de service à l’Institut cœur poumon du CHU de Lille, professeure en médecine vasculaire à l’université ? Ou ces palpitations de joie à l’idée que la lorgnette médicale, focalisée sur les patients testostéronés, élargisse enfin sa vision pour imaginer des symptômes et des solutions spécifiques aux femmes ? En France, les maladies cardiovasculaires fauchent plus que le cancer du sein : 200 femmes par jour, une toutes les sept minutes. Avec l’AVC en maître de cérémonie, suivi des insuffisances cardiaques et de l’infarctus. Bonne nouvelle, il est possible de lutter contre ces serial killers que sont l’hypertension, l’hypercholestérolémie, la charge mentale, et toute la clique des combos nocifs, style pilule plus tabac.
Entre deux trains, la cardiologue convie au cinquante-troisième étage de la tour Montparnasse. De là-haut, Paris retrouve des modesties de maquette, et l’œil suit facilement les artères végétalisées qui remontent vers le VIIe arrondissement où habite encore son père, André Vacheron, 92 ans, grand ponte de la cardiologie, épéiste de l’Académie des sciences morales et politiques, longtemps chef de service à l’hôpital