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Le portrait

Coralie Fargeat, en substance

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La cinéaste au caractère affranchi est la seule femme finaliste aux oscars 2025 dans la catégorie meilleur film et meilleur réalisateur, pour «The Substance», son long métrage d’horreur avec Demi Moore.
Coralie Fargeat, à Paris, le 4 février 2025. (Laura Stevens/Modds pour Libération)
par Anne Diatkine et photo Laura Stevens. Modds
publié le 26 février 2025 à 16h42

Avouons-le tout de suite : on ne sait rien sur Coralie Fargeat, la réalisatrice de The Substance, le petit film bricolé avec cinq bouts de ficelle, 17 millions d’euros et Demi Moore quand même, en lice pour cinq oscars après avoir obtenu le prix du scénario à Cannes. «Bricolé» : ce n’est pas une insulte, mais un hommage et une réalité. On ne sait rien sur Coralie Fargeat à l’exception de son plaisir du cinéma comme art artisanal, fait d’essais et d’erreurs. La recherche des effets gore s’exerce par expérimentation et nécessite avant tout du temps, des marionnettes grandeur nature, tandis que de vrais humains, cachés sous une trappe font accoucher de la colonne vertébrale de Demi Moore, une masse gluante et ensanglantée. Un bébé dans le dos ? Non ! Plutôt son alter ego revanchard et avide, jeune fille objet obéissante aux injonctions de perfection, comme notre époque est supposée ne plus en charrier. Comme la vie est bien faite, c’est cependant Demi Moore, 62 ans, qui demeure dans les rétines, expressive y compris lorsqu’elle est recouverte de prothèses la rendant préhistorique.

On ne sait rien sur Coralie Fargeat, aucun des mille détails qui offrent l’illusion de connaître quiconque, mais on n’est pas la seule. Tandis que la nuit fatidique des oscars se rapproche, et alors que The Substance devient pour l’heureux distributeur, Mubi, le film le plus rentable de son histoire, les amis de la cinéaste sont pris d’une grande amnésie : «Elle vous en parlera mieux q

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