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Le portrait

David Desclos, Lupin malin

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Taulard et cavaleur d’importance, ce repenti a troqué la désactivation d’alarmes pour l’humour et la scène.
David Desclos à Paris, le 6 mai 2025. (Albert Facelly/Libération)
publié le 19 mai 2025 à 15h37

Au Monopoly de la vie, David Desclos est souvent tombé sur la carte Chance (?) et son absurde injonction «Allez en prison». Môme chapardeur, ado profitant de jolies colonies de vacances pour truander une bijouterie, collégien à l’agenda raturé de gardes à vue, ce repenti de la cambriole désormais comédien a avalé quatre à quatre les marches de la délinquance. Au sommet de son art, avec vue plongeante sur des perspectives d’avenir peu riantes, il a pris conscience du gâchis. «Si j’avais continué, je risquais la mort», confie-t-il dans le hall rouge sang du Théâtre du Gymnase où se prépare Hold-up, sa comédie musicale, mise en scène par le rappeur Stomy Bugsy. Regard chloré, tee-shirt noir et micro serre-tête, le tchatcheur dévalise sans honte son passé de lascar roué et doué. Dominique Coubes, directeur artistique, décrit un fougueux à qui rien ne semble impossible, doublé parfois d’une tête à clashs : «Je l’ai rencontré à l’époque de son one man show Ecroué de rire, le mec allait sur le trottoir, distribuait ses flyers et remplissait la salle de… gratuits ! Au départ, son côté messie ne me donnait pas envie, mais il m’a étonné par sa sincérité, sa volonté de démythifier ce qu’il a fait et sa capacité à fédérer.»

Débit mitraillette, Desclos balaie presto l’excuse du déterminisme en affirmant avoir fait les mauvais choix. Et pourtant… ZUP au taux de pauvreté explosif, misère sociale, la dérive du Caennais, désormais locataire d’une mais