Menu
Libération
Le portrait

David Ernaux-Briot, en fils Super 8

Article réservé aux abonnés
Journaliste scientifique, le benjamin d’Annie Ernaux de 58 ans a tiré un documentaire des souvenirs familiaux filmés par son père dans les années 70.
David Ernaux-Briot à Paris le 30 novembre 2022. (Mathieu Zazzo/Libération)
publié le 6 décembre 2022 à 17h59

Il reçoit en chaussettes dans un appartement du XIIIe arrondissement de Paris où, sur les rayonnages, bataillent les jouets de ses trois enfants et des livres de poche en rangs serrés. Portant un pull camionneur sur un bâti de costaud, David Ernaux présente des paluches aux pouces étonnamment retournés. Derrière des lunettes rondes, les yeux sont aussi bleus que les sourcils sont noirs. Le crâne du quinqua est rasé de près pour piéger la calvitie rampante. Ce qui empêche toute identification avec le blondinet qui égaie le documentaire consacré à sa famille. Laquelle est aussi celle de son aîné Eric, qui s’occupe désormais de la communication d’un musée, de son père Philippe, décédé d’un «cancer du fumeur», sans oublier évidemment sa mère, Annie, récente Prix Nobel de littérature. On les voit à Annecy, puis à Cergy, au ski et en vacances «dans l’Espagne d’après Franco». Il y a la grand-mère en blouse, les anniversaires et les Noël, le marron et l’orange de la déco des années 70. Il y a le temps qui passe et le couple parental qui se défait.

David Ernaux a initié et réalisé les Années Super 8. Cet émule de Nicolas Philiber

Les plus lus