Nous sommes intimidés, et Delphine Daviet le sait. Mais elle est trop polie pour nous le faire remarquer. On verbalise pour briser la glace et, devant l’évier de la cuisine, elle sourit. «Vous êtes plus stressé que moi, oui. Ça se voit.» Ce n’est pas notre faute, on se sent tout petit. Durant six journées éprouvantes, on a observé Delphine Daviet dans le huis clos de la salle Victor-Hugo du palais de justice de Paris lors du procès de Dahbia Benkired, celle qui a tué Lola Daviet et commis l’indicible avant. Par sa droiture, la mère de Lola a impressionné.
Et nous voilà maintenant dans cette cuisine, face à un sourire, à Lillers dans le Pas-de-Calais, où l’o