A la télévision, où il est invité ces temps-ci pour parler d’immigration, ou le jour de notre entretien, dans son bureau, Didier Leschi est habillé de noir avec le col de sa chemise blanche qui dépasse à peine : «Un chef de cabinet s’est moqué de moi en me demandant si je voulais rentrer dans les ordres !» C’est à une autre corporation que la cléricature qu’appartenait Leschi dans sa jeunesse : le trotskisme, dans la chapelle de Michel Pablo. Directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), administration placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et qui chapeaute l’immigration, Leschi a un sens politique affûté.
De ses parents, de ses origines, il ne dit presque rien : «J’ai été peu élevé par mes parents que j’ai quittés très tôt.» Il botte en touche en riant, en nous regardant très gentiment mais fixement. Sa mère était secrétaire, son père vendeur de fruits et légumes, puis traiteur. L’histoire qui se cache