L’archive, visible sur le site de l’INA, a quelque chose de prémonitoire. Nous sommes en 1983, François Mitterrand est le chef de l’Etat et, à l’occasion du Noël de l’Elysée, France 3 filme des écoliers invités à la bamboche présidentielle. Interrogée en amont de la fête, une petite fille timide, scolarisée aux Mureaux (Yvelines), répond aux questions de la journaliste. «Comment tu imagines l’Elysée ? –Je crois que c’est grand et que c’est illuminé.» Certes, Dieynaba Diop n’est pas présidente de la République. Mais l’enfant qu’elle était à l’époque aurait pu décrire ainsi l’institution où, 41 ans plus tard, elle est devenue députée du Nouveau Front populaire (NFP) : niveau luminaires rococo et surface habitable, le Palais-Bourbon ne se défend pas trop mal.
Le 7 juillet dernier, au terme d’une rude campagne contre l’extrême droite dans les Yvelines, la socialiste a créé la surprise en gagnant son ticket pour l’Assemblée nationale. C’est là qu’elle nous donne rendez-vous dix jours plus tard, déboulant tout sourire et perchée sur des escarpins noirs. Dieynaba Diop, qui n’est malgré tout pas bien grande, porte aussi un collier trèfle à quatre feuilles et une veste corail. Elle ne tombera le blazer qu’une fois assise dans le bureau que lui prête une députée sortante : dissolutio