On ne saurait dire combien de fois son téléphone a carillonné. Peut-être une trentaine de fois en deux heures. On ne saurait non plus dire combien de fois son mari, Roger Songo, a bondi de son siège pour dégager les indésirables venus fouiner les lieux. En moins de deux semaines, Divine Kinkela, «anonyme aide-soignante», a été propulsée, sans trop s’y attendre, sur le devant de la scène. Erigée par certains en symbole de la lutte contre le racisme décomplexé en cette période électorale, le costume est trop grand pour elle. Au lendemain de la diffusion du reportage d’Envoyé spécial qui a suscité l’indignation, elle s’est carapatée à Cruseilles, en Haute-Savoie, dans l’appartement occupé par son mari, qui travaille en Suisse, pour «prendre l’air».
On la rencontre à son retour chez elle, à Montargis (Loiret). Le matin même, elle a tenu une conférence de presse sur sa terrasse en compagnie d’une flopée d’élus du Nouveau Front populaire (NFP) et de journalistes. «Le racisme choque enfin, semble pris en compte et sera, j’espère, sanctionné. Mais les médias, c’est difficile à vivre», glisse-t-ell