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Libération
Le portrait

Doully, brebis joyeuse

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Allergique au pessimisme, l’humoriste est en paix avec son passé d’héroïnomane et appelle à une plus grande tolérance envers les toxicos.
L'humoriste Doully au Majestic Hotel à Paris, le 16 avril 2024. (Camille McOuat/Libération)
par Elsa Maudet et photo Camille McOuat
publié le 30 mai 2024 à 14h54

On ne parvient pas bien à identifier le point de bascule. A quel moment est-on passée de journaliste à l’air pénétré par la noble quête de l’information, à inconséquente trentenaire qui se met à raconter cette fois où sa culotte est tombée par terre lors d’un stage au Monde ou l’histoire de cette amie en début de relation qui a prétexté vouloir promener le chien pour aller chier tranquille au parc ? Doully, de toute évidence, provoque ça. Une heure plus tôt, on ne se connaissait pas. Et nous voilà dans une loge dépouillée des studios de Canal +, à l’issue d’un enregistrement de Groland, à l’écouter raconter comment elle a mis un mec dehors à 4 heures du mat parce qu’elle avait envie de péter, pendant qu’on déballe tranquillement nos propres anecdotes en dessous de la ceinture.

Ado déjà, parce qu’elle avait «un taux de positivité assez rare», l’humoriste blonde aux yeux bleus et à la voix de clochard, comme elle le dit toujours, suscitait les confidences. Ses potes l’observaient, un peu désespérés, prêter son oreille à d’illustres inconnus. «Ça me faisait du bien d’écouter ces gens-là parce que je voyais que ça leur faisait du bien, dit cette célibataire de 37 ans pas branchée enfants, qui ponctue régulièrement ses phrases de «chérie» et «ma belle». «J’aidais des gens dans leur dépression, mais

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