C’est une récidive menée sans préméditation, ni espièglerie particulière. La dernière fois qu’on lui avait tiré le portrait, en 2016, elle donnait la réplique à Ramzy Bedia dans le premier film de celui-ci, intégralement engloutie dans un improbable costume de panda. Cette fois-ci, elle campe une mère de famille se saignant aux quatre veines – au sens propre – pour assurer la survie de son fils vampire, dans un long métrage vénéneux en salles ces jours-ci après avoir reçu le prix du jury au dernier festival du film fantastique de Gérardmer. Elodie Bouchez a l’art d’être là où on ne l’attend pas, sans volonté excessive ou revendication. On imaginait commenter un tournant dans sa carrière. Déterrer, qui sait, de nouvelles envies longtemps enfouies. Elle qui manie avec dextérité aiguilles, seringues et fausses poches de sang à l’écran se contente d’évacuer nos interprétations farfelues, de sa petite voix immuable et juvénile : non, le sang ne la dérange pas. Non, elle n’a jamais eu peur des vampires. Non, elle n’était pas non plus spécialement attirée par le film de genre, juste «convaincue par le scénario. Cette idée d’amour inconditionnel me parle». Elle n’est pas de celles qui lancent des appels du pied aux noms les plus en vue du moment, et pas du genre à scruter son nombril avec excès. Tout juste se sent-elle «gâtée» par ses rôles ces der
Le portrait
Elodie Bouchez, pas sage en force
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Elodie Bouchez le 2 juin à Paris. (Jérôme Bonnet/Modds pour Libération)
par Virginie Ballet
publié le 5 juin 2024 à 15h08
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