A peine a-t-elle ouvert la porte qu’elle tend la main avec détermination. C’est sympathique. Ensuite, on voit du rouge, un rouge éclatant qui n’y va pas avec le dos de la cuiller, et que la chevelure noire met en valeur : du rouge sur les lèvres, du rouge sur la chemise à fleurs nouée sur le ventre au niveau du nombril. Aux oreilles, elle porte des créoles imposantes et dorées. Elle a de grands yeux maquillés, de la vivacité et néanmoins de la réserve, de la prudence. D’ailleurs, elle relira ses propos avant publication.
Récemment, Elsa Marcel a installé son cabinet dans un immeuble de Saint-Denis, la ville où elle habite. C’est un deux-pièces situé à dix mètres d’une station de métro. L’avocate militante de 31 ans se fait remarquer en ce moment sur les plateaux de télévision où elle défend les causes de Révolution permanente, une «organisation politique révolutionnaire» née officiellement en 2022, après une scission avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Le NPA, c’est la scission permanente.
Elle a pour clients des jeunes placés en garde à vue après les émeutes consécutives à la mort de Nahel en juin 2023 ; Mohamed Makni, un élu d’Echirolles accusé d’apologie du terrorisme après le 7 Octobre (condamné, il a fait appel) ; des ouvriers raffineurs en grève. Lorsqu’elle intervient face aux caméras, Elsa Marcel n’est