— «Vous êtes très énigmatique, Emilien.
— Ah bon ? Pourquoi vous dites ça ?
— C’est comme ça, vous êtes difficile à comprendre.»
Après une petite heure d’entretien et une grosse demi-heure de shooting, c’est notre binôme photographe qui ose exprimer ce qui nous démangeait depuis notre arrivée, deux heures plus tôt, dans une salle de réunion aseptisée du siège d’Endemol à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), la boîte de production des Douze Coups de midi. Depuis plus d’un an, Emilien, la vingtaine, est devenu la coqueluche de l’émission midinale quotidienne de TF1. Derrière son pupitre, le «maître de midi», qui remet en jeu sa place chaque jour, déroule sa culture générale, impressionne adversaires et téléspectateurs et enchaîne les victoires. Jusqu’à amasser aujourd’hui près de 2 millions d’euros de gains, argent et cadeaux cumulés. Un record en France.
Début décembre, on l’a cueilli à la sortie du train, en provenance de Toulouse, à la veille d’une session de tournage de l’émission. Environ une semaine par mois, depuis juillet 2023, l’étudiant en histoire monte sur Paris pour enchaîner cinq à six émissions par jour dans les studios de la Plaine-Saint-Denis. Des journées à rallonge qui peuvent s’étirer sur plus de dix heures. Parfois, un proche l’accompagne : sa mère, aide-soignante, son beau-père, charcutier, sa copine, étudiante comme lui, des amis, ou encore sa grand-mère Yvonne, fan de l’émission, qui l’a poussé à recandidater alors qu’à 18 ans, tout juste bachelier, il