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Libération
Le portrait

Emmanuel Mouret, un amour de cinéaste

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Le réalisateur, expérimentateur des marivaudages modernes, performeur de l’amour sur grand écran, sort son dernier film, «Chronique d’une liaison passagère».
Au Select, à Paris, le 28 juillet. «Au début, le cinéma, c’était juste une lubie, mais j’ai eu la chance d’avoir le tempérament pour», raconte Emmanuel Mouret. (Audoin Desforges/Libération)
publié le 12 septembre 2022 à 18h48

Soudain, au détour de la fameuse (fâcheuse) question «Etes-vous croyant ?» (alias «Et Dieu dans tout ça ?») dont seuls Libération et Jacques Chancel ont le secret, on comprend l’homme sous nos yeux. Sa réponse apparaît évidente : «Je crois dans l’amour. Je suis athée, mais le sentiment amoureux est presque mystique.» Bien sûr l’amour. Il suffisait de regarder sa filmographie ou la houppette grise et gracieuse qui encadre son visage pour le comprendre. Emmanuel Mouret est un romantique. Il est de ceux qui discourent sur leurs dilections, usent de gestes raffinés, choisissent leurs mots délicatement, prennent une flasque de jus d’orange pressé au matin. Et qui réalisent des films à mi-chemin entre Woody Allen et Eric Rohmer.

On ose : «Quelles sont les deux choses que vous préférez dans la vie ?» Il rétorque : «Le cinéma et l’amour.» Que demander de plus ? Le type fait des films sur les sentiments. Cohérent. Ses principaux faits d’armes : les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait ; Mademoiselle de Joncquières ; Caprice ou Changement d’adresse. Dernier en date : Chronique d’une liaison passagère, présenté au festival de Cannes hors

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