Elle a peu de chances d’être lue par celles qui considèrent Roman Polanski comme un violeur et un pédocriminel. Qu’à cela ne tienne ! Emmanuelle Seigner défend son époux dans un récit intitulé Une vie incendiée. Elle y raconte une année particulière, quand en 2009, la Suisse hésita à extrader Polanski vers les Etats-Unis. Elle expose sa version des faits, décrypte le système judiciaire américain, compare la permissivité des époques. En 1977, Polanski a reconnu avoir entretenu «une relation sexuelle illicite avec une mineure». Il a fait de la prison en Californie et n’a fui que quand le juge, manquant à sa parole, a voulu le réincarcérer. Quant aux accusations plus récentes, Seigner remarque qu’elles surgissent quand des récompenses honorent le cinéaste ou quand déferle la vague #MeToo. Elle fustige les tribunaux médiatiques et veut que soient préservés présomption d’innocence et instruction à charge et à décharge. Notions qui, dit-elle, différencient «une démocratie d’une dictature».
Quand on lui demande pourquoi monter au feu, au risque de raviver les flammes, elle liste ses raisons. Elle le fait d’abord pour elle : «J’en avais besoin.» Elle le fait pour «Roman» qui approche des 90 ans. Elle le fait pour ses e