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Le portrait

Eric de Moulins-Beaufort, épiscopatron

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Pédocriminalité dans l'Eglisedossier
L’archevêque de Reims, qui termine son mandat à la tête des évêques de France, dévoile un humour très britannique sous une apparente raideur.
Eric de Moulins-Beaufort, à Paris, le 17 mars 2025. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 21 mars 2025 à 16h22

Au jeu des surnoms, Eric de Moulins-Beaufort, du temps où il officiait à Paris, une ville où il a laissé plutôt de bons souvenirs, avait gagné celui de «Prince Eric». Ce qui lui allait assez bien. Devenu depuis archevêque de Reims, le prélat a, c’est vrai, ce je-ne-sais-quoi de chevaleresque, de grandeur d’âme (et de taille), de bonne éducation qui sied habituellement au fiancé de la fille du roi. Lorsque les parents Moulins-Beaufort apprirent à sa grand-mère qu’Eric allait entrer dans les ordres, l’aïeule s’exclama qu’elle s’apprêtait à lui acheter un smoking pour qu’il commence à fréquenter les rallyes.

Fils d’un général, Moulins-Beaufort, né en 1962 à Landau in der Pfalz en Allemagne, appartient à ce monde-là, celui où l’on courtise les jeunes filles au cours de soirées mondaines, où l’on ouvre spontanément les portières aux dames pour qu’elles montent en voiture et où l’on prend le café au salon après le déjeuner. Ce jour-là, à la mi-mars, le repas est sobre, servi par Monseigneur lui-même qui a, là aussi, l’art et les irréprochables manières. Après six ans passés à affronter les tempêtes, à écoper des douloureuses et complexes affaires de violences sexuelles, le boss de l’épiscopat français, président de la Conférence des évêques de France (CEF), s’apprête à passer la main. Son successeur sera élu début avril lors de l’assemblée qui se réunit, comme toujours, à Lourdes.

«Je suis soulagée pour lui, c’est infernal ce qu’il a eu à porter», commente la théologienne Vér

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