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Le portrait

Fariba Adelkhah, femme ravit liberté

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De retour en France après avoir été longuement emprisonnée en Iran pour «complot», la chercheuse à Sciences-Po a conservé sa gaîté et sa détermination.
Fariba Adelkhah àParis, le 7 novembre 2023. (Albert Facelly/Libération)
publié le 5 décembre 2023 à 15h00

Elle sourit de ses petits yeux noirs en nous accueillant dans son bureau à Sciences-Po. Sa jovialité est la première bonne surprise. L’appréhension d’une rencontre éprouvante avec la chercheuse de 64 ans détenue pendant quatre ans et demi en Iran est vite balayée. Dès les premiers mots, Fariba Adelkhah dédramatise et ironise sur son long séjour à l’ombre.

«A Evin, on est à l’hôtel. Reçus comme des “invités”, dit-elle de la prison de sinistre réputation de Téhéran. Chambres individuelles, douches et toilettes privées, moquettes parfaites. Les repas venaient du restaurant, une détention quatre étoiles !» détaille-t-elle sur les conditions en «arrestation provisoire». Cette première étape dans l’attente du jugement et d’une condamnation dure normalement deux à trois semaines. La chercheuse y est restée sept mois.

Imperturbable, elle évoque son expérience de prisonnière des Gardiens de la révolution. «Les interrogatoires sont des “rendez-vous avec des experts”. On a l’impression d’être en dialogue permanent», plaisante encore