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Libération
Le portrait

Florence Schechter, créatrice du musée du Vagin : point de vulve et images

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Mêlant science et culture, la jeune Anglaise a fondé ce lieu à Londres après avoir tourné une vidéo de pénis d’animaux et constaté qu’elle ne pouvait faire l’équivalent féminin.
Florence Schechter a fondé un musée du Vagin à Londres. (Turkina Faso/Libération)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 11 janvier 2024 à 16h55

«Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les… vagins.» Si Florence Schechter était née en France, elle aurait probablement écrit des reprises féministes de Pierre Perret, ou chanté «à la pêche aux moules-moules-moules» chaque été sur le chemin de la plage. Mais elle est anglaise, et c’est au fond assez logique : pour fonder un musée du vagin – le seul au monde – il fallait forcément être à Londres.

Elle arrive en fin de matinée dans la galerie, un de ces espaces serrés sous les arches ferroviaires comme on en trouve un peu partout dans la capitale britannique. A intervalles réguliers, l’air tremble au passage d’un train. Habitués, les visiteurs ne lèvent même pas les yeux de l’exposition, qui leur délivre un concentré bien senti d’histoire de l’endométriose. Un peu en retard, un peu pressée, la trentenaire Florence Schechter installe son chien côté café, au calme, et salue la pâtissière qui aligne des meringues en forme de tampons dans la vitrine.

Avant de devenir la «madame Vagin» du Royaume-Uni, Florence Schechter a grandi dans une famille juive, en banlieue de Londres. Fille d’un musicien qui a fui l’URSS et d’une pharmacienne anglaise, c’est une élève douée qu’on pousse rapidement vers les études scientifiques. Elle rêve à l’époque d’être médecin. Une difficulté d’inscription lui donne l’occasion de