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Le portrait

Florence Thune, patronne du Sidaction : séro-combative

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La discrète patronne du Sidaction, porteuse du VIH depuis l’âge de 30 ans, a su garder intacts ses idéaux de jeunesse.
Florence Thune, à Paris, le 19 mars. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
publié le 22 mars 2024 à 17h37

Le destin de Florence Thune est intimement lié à celui d’un célèbre basketteur américain. Elle en sourit encore. Tout les oppose. Ils ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, elle le présente comme «l’homme qui a changé sa vie». Janvier 1997. Florence Thune, 30 ans, apprend sa séropositivité. Le monde s’écroule. Un rapport non protégé avec son compagnon de l’époque, persuadée que «ce genre de chose n’arrive qu’aux autres», et la voilà atteinte d’un virus dont elle ne connaît rien. Elle s’isole, n’en parle à personne, surtout pas à ses parents, qu’elle souhaite préserver. Et elle rumine ce malheur dont, pense-t-elle alors, elle ne se relèvera pas. Un soir, devant sa télé, elle tombe sur l’émission Nulle part ailleurs. Philippe Gildas reçoit Magic Johnson, star du dribble et du lancer-franc. Le sportif révèle vivre avec le VIH. «Lueur d’espoir» de l’autre côté du poste. Pour la première fois, Florence Thune entend quelqu’un parler ouvertement de sa séropositivité. «Voir ce grand gaillard de 2 mètres de haut, manifestement en bonne santé, porter ce message à ce moment-là, m’a aidée à vivre», raconte-t-elle.

De son bureau au 7e étage d’une tour sans âme proche de la gare de l’Est à Paris, où elle reçoit, la vue est imprenable sur Montmartre. En cette fin d’hiver, quelques rayons de soleil viennent caresser le visage de la d

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