Neuf heures du matin, dans un café près de Madeleine, à Paris. François Gemenne s’excuse, nous serre la main, s’éponge le front, enlève la veste de son costume-cravate et commande un verre de prosecco. Il est en retard, «comme toujours». Oh, une dizaine de minutes à peine, mais suffisamment pour qu’on ait eu le temps de lire sa dernière algarade sur Twitter, où il répond vertement à un jeune militant écologiste inconnu. En quelques centaines de caractères, il s’énerve, refait l’histoire de sa participation à la présidentielle auprès de Yannick Jadot, et jure, grandiloquent, qu’il ne remettra «jamais les pieds dans ce parti de gens qui se détestent les uns les autres». Comme ça, un mercredi 2 novembre pluvieux, histoire de bien démarrer la journée.
Le politologue belge de 41 ans a l’habitude. Ces derniers jours, le directeur de Hugo Observatory à l’Université de Liège, qui donne aussi des cours en France, s’en est pris à Gérald Darmanin pour son «écoterrorisme», à Clément Beaune pour son refus de financer le rail, à Sandrine Rousseau parce