Si vous aimez réfléchir aux évolutions du mode de vie des Français, vous ne pouvez qu’avoir envie de rencontrer l’un de ceux qui en sondent les reins avec délectation et sait couper en quatre cheveux et pilosités de ses compatriotes. François Kraus est l’un des chercheurs reconnus de l’Ifop. Il se soucie de politique et de sexe, de santé et de religion. Dès 2012, il avait déjà démontré que les insatisfaits sexuels préféraient Le Pen et Mélenchon aux candidats plus recentrés, que les femmes de gauche pratiquaient plus souvent la fellation que celles de droite et que l’échangisme était plus fréquent à l’extrême gauche. Depuis, il a remarqué que le barbecue restait un emblème machiste, même si une courte majorité des hommes se disent déconstruits. Il s’est aussi intéressé à la disparition puis au retour des poils pubiens et a pu en déduire que «plus les femmes sont épilées, plus elles veulent des hommes barbus». Il a noté que, sur les plages, les Françaises remettaient le haut, surtout les plus jeunes, avant que les mêmes se damnent pour le no bra. Il a parlé de fast-fucking et de poop shaming ou, si vous préférez, de coups d’un soir où l’égalité des sexes progresse quand la honte d’être pris sur le fait et sur le trône reste forte et plutôt féminine en cas de caca non grata. Tout cela aurait dû suffire à déclencher un portrait de der, mais il a fallu une récente étude sur les convictions et les options des musulmans pratiquants pour raviver le désir
Le portrait
François Kraus, à data sur son bidet
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François Kraus à Paris, le 4 janvier 2024. (Laura Stevens/Libération)
par Luc Le Vaillant
publié le 25 janvier 2024 à 18h02
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