La situation politique générale étant assez désespérée, Libération ressuscite des personnalités françaises disparues pour qu’elles reprennent les choses en main.
Je ne vois que toi, cher François Mitterrand, qui puisses tirer la gauche de ce mauvais pas où elle s’embourbe en cet an de disgrâce 2024. Je ne vois que toi à qui faire appel pour marier durablement les faux frères du Nouveau Front populaire , leur permettre de dépasser les rebuffades de Macron et de s’éviter une nouvelle déroute devant l’histoire.
François, je vais te tutoyer et t’appeler par ton prénom, comme seuls le faisaient tes compagnons d’évasion de stalag, les membres du réseau de résistance que tu dirigeais ou les conjurés de la Convention des institutions républicaines, ce parti aux airs de société secrète à la Balzac que tu as fondé et qui a préfiguré la refondation du Parti socialiste en 1971.
Pour t’inciter à prendre les choses d’aujourd’hui en main, je vais te parler franchement sans m’encombrer des salamalecs révérencieux que tu ne détestais pas qu’on te serve une fois entré à l’Elysée en 1981. Ta vista et ta canaillerie, ta rouerie et ton machiavélisme m’intéressent, car tu avais réussi à unir les forces de progrès à une époque, les années 70, qui ressemble assez à la nôtre.
Tu avais maille à partir avec le soviétisme finissant du PCF qui prenait ses ordres à Moscou et tenait d’une main de fer sa b