De la petite Clio grise avec qui il partage une grande partie de sa vie, François Bustillo dit que «c’est son ermitage», son lieu de solitude. Au volant, l’évêque d’Ajaccio n’a rien pourtant – on peut le dire d’expérience – d’un contemplatif. Sa conduite indisciplinée lui a déjà valu quelques désagréments. Lors d’un déjeuner dominical, Bustillo confesse, avec une candeur qui désarme, avoir perdu quatre points sur son permis de conduire et écopé d’une amende de 90 euros. Pour un misérable (et pardonnable, à ses yeux) excès (péché ?) de vitesse. «C’était, dit-il, dans une ligne droite du côté de Corte». Autour de lui, la tablée, fournie, compatit. Monseigneur, bon citoyen, n’a pas pu échapper cette fois-là, avec de jeunes pandores fraîchement débarqués du continent.
François Bustillo, c’est vrai, roule vite. Et pas seulement sur les routes de Corse. Le religieux franciscain de 54 ans, évêque depuis deux ans et demi, grille même, ces temps-ci, les étapes. Le 9 juillet dernier, le pape glissait son nom dans la liste convoitée de 17 nouveaux cardinaux, Bustillo entrant dans le club fermé des conseillers de François et des futurs électeurs de son successeur. A cette annonce, l’évêque, rien n’ayant filtré, est tombé de l’armoire : «J’étais à Ajaccio. Il faisait chaud. Mon portable a commencé à sonner. Le cardinal Dominique Mamberti [un Corse qui a fait toute sa carrière à Rome, ndlr] a été le premier à m’appeler. Puis il y eut le nonce en France et le