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Le portrait

François Zimeray, maître à panser

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L’ancien ambassadeur, rescapé d’un attentat islamiste, est revenu à sa profession d’avocat, où il défend l’écrivain Boualem Sansal et le militant écologiste Paul Watson.
François Zimeray chez lui, à Paris, le 16 décembre 2024. (Roberto Frankenberg/Modds pour Libération)
publié le 5 janvier 2025 à 14h49

Une voix d’Alger l’a prévenu, ce 16 décembre, que Boualem Sansal avait été transféré à l’hôpital. Coup de fil bref, clinique, évoquant l’examen réalisé sur l’écrivain incarcéré. Et puis rien, aucun horizon de libération, toujours pas de visa pour aller le voir en Algérie. L’avocat François Zimeray a encaissé, informé l’Elysée, pensé aux mots attendus lors de la soirée de mobilisation organisée quelques heures plus tard, à Paris, au théâtre de la Liberté. Faut-il cogner, au risque de rompre tout dialogue ? Espérer encore de ce pouvoir algérien qui ose emprisonner un romancier de 80 ans et fustiger «la France macronito-sioniste» ? Zimeray s’est avancé sur scène à la fin. Silhouette légère, visage fin, lèvres au cordeau, il a dit : «Les biopsies… ne sont pas bonnes. Je lance un appel… aux autorités algériennes pour tout simplement faire preuve d’humanité dans cette affaire.»

Mais il y a peu d’espoir que Boualem Sansal soit dans la liste des détenus graciés récemment annoncée par Alger. L’avocat compte désormais ferrailler devant l’ONU, l’Union africaine, intensifier la pression. Il sait faire, lui qui fut ambassadeur des droits de l’homme de 2008 à 2013, puis au Danemark. Sa clientèle est internationale, hétéroclite, de Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd, qu’il a fait libérer, à Carlos Goshn, l’ex-dirigeant de Renault, qui lui doit une condamnation du Japon pour «détention arbitraire». De l’icône birmane Aung San Suu Kyi à Ghislaine Maxwell, l’arachné

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