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Libération
Le portrait

Gaëtan Roussel, son invitation

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Rétif au vedettariat, le chanteur de Louise Attaque reçoit en Provence, où il cultive une quiétude équivoque.
Gaëtan Roussel, à Maussane-les-Alpilles (Bouches-du-Rhône), le 22 octobre 2022. (Olivier Metzger/ Libération)
publié le 2 novembre 2022 à 17h58

Quel âge a la fille aux grands yeux que l’on voit dessinée sur la pochette de Planète Terre, nouvel album du groupe folk-rock, Louise Attaque, qui sort dans le commerce au mitan de l’automne ? Après un rapide calcul, on répondra 25 ans, puisque c’est en 1997 que l’on avait fait sa connaissance. Sauf qu’à l’époque, ses heureux papas, alors au nombre de quatre, lui en donnaient déjà 7. Ce qui, si on suit le raisonnement, lui en ferait en réalité 32 (ans).

Mais foin d’arguties, puisqu’il faudra surtout se remémorer ceci : au crépuscule d’un XXe siècle qui s’apprête à sceller l’apogée de l’industrie musicale, surgit un jeune combo français qui, totalement passé sous les radars, s’apprête à décrocher la timbale. Au point de se transformer en phénomène générationnel. Inconnu au bataillon, le quatuor vend 2,8 millions d’exemplaires de son premier disque. Cinquième meilleur score hexagonal de tous les temps, le succès a beau être inouï, l’ego trip ne corrode pourtant pas les musiciens sans pedigree qui, n’oubliant pas avoir écrit leurs futurs tubes «entre le baby-foot et le flipper», comme s’être «fait voler un premier camion acheté avec un prêt étudiant», préfèrent mettre en avant l’effigie de cette gamine fictive.

Une stratégie en apparence ingénue, qui n’en traduit pas moins le souci aussi sincère que farouche de