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Libération
Le portrait

Gilles Lellouche, touffu tout flamme

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Adepte d’un cinéma sentimental et castagneur, le réalisateur et acteur se révèle gentiment arnaqueur à la ville.
Gilles Lellouche, à Paris, le 25 septembre 2024. (Mathieu Zazzo/Libération)
publié le 13 octobre 2024 à 15h04

Attention, Gilles Lellouche a l’outrance majuscule et cela vaut pour son sentimentalisme comme pour sa triche constitutive. Au moindre jeu de société, il pipe les dés, abolit le hasard et cravache sans répit les pauvres petits chevaux. Jamais il ne laisse les autres gagner. Au Uno, il planque les cartes, et on parie qu’il galopait bien après la sommation, quand, en marge d’un tournage avec Vincent Lindon, il affrontait ce dernier à 1, 2, 3, soleil !

Méfiez-vous surtout de sa caricature, qu’il anticipe, esquisse, ou force à dessein. Le jour de l’interview, dans les locaux de sa production, il lance au photographe de Libé n’avoir à disposition que deux expressions. Et ça ressemble à une joue tendue à ses détracteurs qui voient en lui un monolithe du cinéma français, le menton baston et la toison poivre et sel, même s’il est actuellement peroxydé et qu’il souffre d’une otite récalcitrante. «Psychopathe de la symétrie», il redresse une photo au mur, avant de se soucier de l’image qu’il renvoie à l’objectif : «On voit quoi ? Le nez et deux oreilles ?»

Sur le bureau, un mug semble avoir son mot à dire. On y lit «Patron» et on adhère, tant l’étiquette lui colle aux basques. Hugo Sélignac, producteur et ami, décrit un embrouilleur sympathique et talentueux, un réalisateur libre, lent, aux idées arrêtées et à la mauvaise foi crasse : «Mais dans le bon

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