Depuis Londres, pour arriver jusqu’au bureau du groupe antimonarchie Republic, à Reading, il faut emprunter la ligne Elizabeth, contourner la statue d’Edward VII, bifurquer avant que King Street ne débouche sur le Crown Bridge et passer devant une poignée de boîtes aux lettres frappées aux initiales des derniers souverains. Ces symboles de la royauté, «je ne les vois même plus», s’amuse Graham Smith, directeur de Republic, devenu porte-parole d’un contingent silencieux et suspicieux à l’égard du régime héréditaire. «Mais quand je suis rentré de sept années en Australie, ça m’a fait une sorte de choc culturel à l’envers, et je me suis rendu compte qu’ils étaient partout. Ça fait partie de ce qui m’a donné envie de m’engager.» Contre, cela va sans dire. Dans ses locaux tout neufs dans une tour vitrée, il éteint la cafetière, sert deux tasses et ajoute, sourire en coin : «Et puis, c’est plutôt drôle de voir que la tête de Charles III arrive sur nos billets pile au moment où nos sociétés deviennent cashless, non ?»
Il y a deux ans, Graham Smith était le seul employé de Republic. Depuis, entre la mort d’Elizabeth II et le couronnement de Charles III, lors duquel «la police s’est rendue tout particulièrement utile», en l’arrêtant