Planqué dans le décor. Imperceptible, mais il est là, et c’est l’essentiel. Guillaume de Tonquédec a ramassé ce galet gris orné d’un étrange halo blanc sur une rive de l’archipel des Sept-Iles en Bretagne. Un galet qui respire la région de ses parents, les embruns dont le comédien ne peut se passer. Un caillou-grigri pour le protéger sur cette scène de théâtre qu’il aime tant arpenter. A chaque pièce, le même rituel. «Il faudrait que je pense à les remettre à leur place», dit-il en souriant. Comme s’il fallait ne pas trop troubler l’ordre des choses.
Lucide. Garder le contrôle et s’autoriser une part d’irrationnel. Situation que Guillaume de Tonquédec condense avec lucidité en une formule : la folie et le raisonnable. Sorte d’adage qui résume en partie sa vie, et la nouvelle pièce dans laquelle il tient le rôle principal, Mon Jour de chance. Comédie ultra rythmée et maligne où un coup de dé décide du sort de trois copains d’enfance. Hasard. Destin. Les mots claquent, et lui répète qu’il faut travailler et savoir saisir sa chance. Il serre le galet dans sa main. Laisser délicatement glisser ses doigts dessus comme pour mieux en sentir chaque grain. L’astigmatisme et la presbytie troublant sa vue, il raconte avoir développé ses autres sens. Un flou qui nourrit son seul regret, celui de «ne pas avoir vu le monde tel qu’il est». Mais comment voit-il le monde, lui ?
Ebloui. Alors que le rideau est encore tiré, il écoute le public. Cette rumeur qui