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Libération
Le portrait

Hanna Assouline, touche pas à ma pote

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Dans les médias et sur le terrain, la documentariste juive d’origine maghrébine tente, depuis le 7 octobre, de dépasser les assignations à un camp, en s’inspirant d’un mouvement féministe et pacifiste israélo-palestinien.
Hanna Assouline à Paris, le 1 décembre 2023. (Lucile Boiron/Libération)
publié le 2 janvier 2024 à 14h58

«J’arrive dans une minute, j’ai vraiment une tronche de cake en ce moment !» Casquette en velours vissée sur la tête et miroir en main, Hanna Assouline pousse un soupir, calée au fond d’un café rétro du XXe parisien. Dur d’effacer de ses traits la fatigue et le tourbillon de ces derniers mois. «Depuis le 7 octobre, je n’ai pas pu atterrir…» La veille de l’attaque du Hamas, la documentariste, fondatrice du mouvement féministe des Guerrières de la paix, manifestait en Israël aux côtés de femmes israéliennes et palestiniennes. Deux jours après, la fille de l’autrice Brigitte Stora et de David Assouline, ex-sénateur socialiste, déboulait sur les plateaux télé pour tenter de faire entendre une voix, réconciliatrice, au milieu du vacarme.

Ne pas se laisser enfermer dans un camp, en finir avec les anathèmes et tenter de se parler au milieu d’un débat miné, ce serait possible ? La démarche de la trentenaire, juive d’origine marocaine par son père et algérienne par sa mère, fait rêver autant qu’elle laisse songeur. A minima, titille la curiosité. Sur les réseaux, où se joue aussi son combat, on la vilipende autant qu’on la salue. Trop bisounours, dépolitisée, privilégiée, déconnectée des réalités… Si elle ne la vit pas très bien, sa nouv