Chez son personnage principal, Cassandre, elle voit deux facettes. L’une «naïve, innocente, douce, sensible». L’autre, «plus guerrière, violente». En un coup d’œil, la tenue que la réalisatrice enfile pour les besoins de la photo fait jaillir tout ce qu’elle et son héroïne ont en commun. Chemisier immaculé au col sage recouvert d’un flamboyant blouson carmin floqué d’une tête de tigre, Hélène Merlin s’emploie à jongler entre Cassandre et elle, délicat exercice d’équilibriste tant «tout est très mêlé. Ce film s’inspire vraiment de mon histoire». A gauche, sa chevelure brune est classique, ondulée. A droite, elle est un peu punk, en partie rasée. Chez Hélène Merlin, comme dans son premier long métrage, en salles ce mercredi, rien n’est manichéen. Elle y conte cet été où une ado de 14 ans se trouve confrontée au désir puis aux assauts de son frère aîné, dans un climat familial où les frontières de la pudeur sont brouillées. Elle expose toute l’ambivalence des sentiments poisseux qui peuvent assaillir cette jeune fille, tiraillée entre rage, affection fraternelle et tentatives de reprendre le pouvoir, quitte à initier certains des passages à l’acte suivants.
Hélène Merlin met aussi en scène avec délicatesse les mécanismes de sidération et de dissociation, fréquents en cas de violences sexuelles. Tandis qu’un halo matinal joue à cache-cache sur son visage, la réalisatrice explique avoir voulu poser la question de «l’ombre et de la lumière en chacun de nous,