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Le portrait

Hortense Belhôte, l’amusée d’Orsay

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En résidence au musée parisien, la performeuse queer déjantée et historienne de l’art pose son regard décalé sur les œuvres classiques.
Hortense Belhôte avec «le Déjeuner sur l'herbe» d'Edouard Manet, au Musée d'Orsay, le 12 février. (Romy Alizée/Libération)
publié le 23 février 2024 à 16h53

Poilante, c’est le premier adjectif qui vient à l’esprit, à propos d’Hortense Belhôte. «Ma recette depuis que j’ai 19 ans, c’est la vulgarisation, les seins nus et le tableau vivant, envoie l’historienne de l’art, adepte du nu féminin désexualisé et fier. Depuis, je déroule ce fil et ça marche plus ou moins bien. Il se trouve que depuis cinq ans, ça marche vraiment bien.» Pour la séance photo, elle s’est désapée. Mais attention, elle n’est pas encore complètement chez elle au musée d’Orsay, elle est un peu «comme chez sa belle-mère» : elle demande d’abord la permission. Quand on la rencontre, Hortense Belhôte porte blouson, jean et baskets. Silhouette adolescente, la performeuse a la taille d’une souris au milieu des sculptures de bronze et de marbre. Mais dès qu’elle prend la parole, sa voix au timbre grave et chaleureux, pleine de sérieux et d’autodérision, avec un je-ne-sais-quoi de docte et de chic, emplit l’espace. C’est cette voix qui mène le public à la baguette – via une oreillette –, lors de performances promenées dans les collections jusqu’en avril.

Artiste en résidence au musée d’Orsay, Hortense Belhôte a eu la bonne idée de créer un spectacle pour l’auditorium et des «conférences performées» sous forme d’escape game, avec indices, codes secrets, puzzle et mallette… Habituée à se produire sur scène avec du matériel, la comédienne, dont le prisme est une lecture intime, queer et féministe de l’histoire de l’art, a tenu à déambuler parmi l

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