Il nous donne rendez-vous dans les locaux d’une association russe de défense des droits de l’homme, dans le Nord-Est parisien, mais préfère discuter au-dessus d’un fraisier et d’un café à la boulangerie du coin. Ilya Iachine est détendu, il a l’air content d’être là. On le connaît bien pour l’avoir souvent interviewé à Moscou, durant la période contestataire de 2011-2012, dont il fut l’une des figures importantes, au côté de son ami et mentor Boris Nemtsov, en compagnon de route d’Alexeï Navalny. Tous deux ne sont plus pour avoir tenu tête à Vladimir Poutine. «Evidemment que je ressens une responsabilité particulière, je suis vivant et en liberté», dit Ilya Iachine, qui avait juré, penché au-dessus de la dépouille de Nemtsov, abattu à bout portant sous les murs du Kremlin en 2015, qu’il ne quitterait jamais son pays et continuerait le combat.
«Mais Poutine m’a déporté», s’anime l’opposant de 41