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Libération
Le portrait

Isabelle Attard, tableau noir

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Affligée par la politique institutionnelle, l’ancienne députée écolo est devenue anarchiste et s’occupe d’un musée école en Bretagne.
Isabelle Attard, en mai à Rostrenen, dans les Côtes-d'Armor. (Fabrice Picard/Vu pour Libération)
publié le 18 juillet 2022 à 17h58

Blotti dans un bois, le grand jardin s’écoule en paliers vers une jolie mare, au fond du vallon. En haut, derrière la longère en pierre, s’étendent les potagers, terrains d’apprentissages horticoles : il y a des rames bricolées avec des branches, pour y faire grimper des haricots vivaces ; un carré dédié aux plantes médicinales, bordé de noisetier tressé main ; une petite serre pour abriter les pieds de tomates ; des fèves et des pois attaqués par les pucerons et les limaces planquées sous le paillis. Dans le verger, parmi les vieux arbres qui ne donnent pas trop et les jeunes fruitiers, grandit un bébé pommier. «C’est le plus petit, mais c’est ma plus grande fierté ici : c’est ma première greffe sur porte-greffe», commente Isabelle Attard en faisant visiter les lieux, qu’elle tente d’apprivoiser depuis un an et demi avec son compagnon Willy, avec le «besoin fort» d’y «développer un peu d’autonomie alimentaire».

Députée écologiste du Calvados de 2012 à 2017, sous François Hollande, Isabelle Attard a quitté la politique institutionnelle, à l’issue de son mandat, et rompu les amarres normandes. Elle a élu refuge à Rostrenen, dans la campagne bocagère du Centre-Bretagne. Une «terre amie», «pour tous ceux qui veulent changer de vie», décrit-elle. «On savait que le réseau militant était très dense par ici. C’est un lieu très é

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