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Le portrait

Israël Nisand, s’exposer

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Violences sexuellesdossier
Le gynécologue-obstétricien répond aux ados, avec l’espoir que son autorité clinique modère les violences sexistes et les grossesses involontaires.
Israël Nisand à Paris, le 2 février 2024. (Roberto Frankenberg/Libération)
publié le 12 février 2024 à 15h56

Quoique notre maîtrise du dialecte des 12-16 ans, truffé de «zgeg» et de «teub», ne soit pas totale, on aurait volontiers suivi Israël Nisand en milieu scolaire pour sonder la sexualité balbutiante d’une tranche d’âge biberonnée au porno. Mais l’occasion n’a pas fait la laronne, c’est donc en effeuillant Parler sexe : comment informer nos ados, son dernier bouquin, qu’on se fait une opinion. Le prénom de l’auteur incite à siphonner d’emblée quelques flaques brunes et saumâtres. Aîné de cinq garçons, né en Israël dix jours après l’alyah de ses parents, Nisand est athée et dénonce avec la même vigueur les mécanismes de soumission des religions, l’antisémitisme, les populismes, Trump ou Nétanyahou. Très tôt, sa pratique de l’IVG provoque l’ire des groupuscules d’extrême droite et des cathos intégristes. En 2010, alors qu’il fait campagne pour une contraception gratuite pour les mineurs, des croix gammées sont taguées sur sa maison de Schiltigheim. «Pécher sans être puni, ça posait problème», précise le va-t-en-guerre au cuir épais. Courtoisie vieille France et humour pince-sans-rire sont ses spécialités, au même titre que la bioéthique, le diagnostic prénatal,

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