Aurait-on enfin percé la véritable identité de l’un des Oompa Loompas ? Avenue de l’Opéra, à Paris, il se motte, sous les traits délicats d’une jeune femme, derrière de hautes cuves emplies d’une épaisse mixture brune. Ici, dans l’alléchant fumet qui embaume le laboratoire adjacent à sa boutique, ouverte il y a deux ans, Jade Genin semble dans son élément. Sans doute parce que comme les petits êtres oniriques de Roald Dahl, elle était haute comme trois pommes quand sa passion est née, aux côtés de son père Jacques, chocolatier de renom. La petite fille en a passé, des mercredis après-midi, à observer les gestes sûrs du paternel dans son laboratoire, à l’époque situé dans le XVe arrondissement de Paris, où il a d’abord officié pour fournir des dizaines de restaurants étoilés (Crillon, Plaza Athénée), avant d’ouvrir un commerce et un salon de thé rue de Turenne. «J’aidais mes parents, pour qui je crois que c’était aussi un mode de garde assez pratique. Papa me montrait comment faire», dit-elle en souriant, se revoyant triturer du glucose, substance «rigolote» pour les enfants. Tous ses anniversaires, la môme les célébrait à la chocolaterie. Popularité assurée : «Quand elle est née, j’ai voulu qu’elle ait les plus belles fêtes. Qu’elle vive ce que moi je n’avais pas eu. Ça m’amusait de voir tous ces enfants peindre ce qui leur passait par la tête sur du chocolat, pouvoir braver les interdits le temps d’un après-midi, quitte à dessiner sur les murs et que je rep
Le portrait
Jade Genin, fièvre de cacao
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Jade Genin, à Paris, le 16 décembre 2024. (Emma Burlet/Libération)
par Virginie Ballet
publié le 25 décembre 2024 à 15h05
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