Nonobstant le tropisme breton qui, de la direction de la rédaction au chef de service de la présente rubrique Portraits, aiguillonne ce quotidien à vocation nationale, on pourrait légitimement douter de la pertinence à jeter son dévolu sur l’un des conseillers municipaux du bourg finistérien de Plougasnou. Quand bien même l’élu militerait-il aussi pour la défense des enclos paroissiaux de la région, qu’il estime dignes de reconnaissance internationale, tout en parrainant la première édition d’un festival d’art contemporain dans le pays de Landerneau-Daoulas.
Mais ce serait oublier que Jean-Jacques Aillagon a aussi été, chronologiquement, directeur des affaires culturelles de la Ville de Paris, président du centre Pompidou, ministre de la Culture (de 2002 à 2004, sous Jacques Chirac), PDG de TV5 Monde, directeur général de Pinault Collection, commissaire d’une foultitude d’expositions majeures. Entre autres. «Vient un temps où l’on se sent moins vigoureux, marqué par cette redoutable épreuve de la vie consistant à regarder comme des vieux des gens qui ont le même âge que toi. Mais je n’ai jamais su comment en faire moins. Aussi, je ne me vois pas encore passer mes journées dans un fauteuil à bascule, en train de relire pour la énième fois Madame Bovary, mon livre de chevet», observe le septuagénaire qui, persuadé que «ça pourra toujours être mieux après», récuse toute tentation nostalgique, autant qu’il porte en sautoir le précepte de Claude Pompidou, femm