A priori, tout est bien chez lui. Premier de la classe, à la tête aujourd’hui d’une des plus grosses et belles maternités de France, – celle de l’hôpital Foch à Suresnes, à l’ouest de Paris –, et surtout précurseur en France de la greffe d’utérus. «Ayoubi ? C’est un très bon», acquiesce un chef de service de gynécologie-obstétrique de province. «Mais bon…» lâche-t-il au final.
Mais bon, quoi ? Jean-Marc Ayoubi aurait-il des défauts ? Difficile de les détecter au premier abord, avec sa belle histoire et ses belles et grandes compétences affichées. Dans son vaste bureau de l’hôpital Foch qui domine toute la banlieue ouest de Paris, avec la Seine qui serpente en contrebas et les gratte-ciel de la Défense, il vous reçoit avec chaleur. En retard bien sûr, car il a dû intervenir en urgence pour une césarienne. Il est 14 heures. Il n’y a personne dans la salle d’attente. Quand on en ressort deux heures plus tard, une foule de femmes ou de couples attendent. Il ne s’en étonne pas. Juste avant, il nous avait dit : «Un médecin, cela ne regarde pas l’heure». Pour preuve il nous avait montré son poignet sans montre.
En tout cas, Jean-Marc Ayoubi, lui, ne perd pas son temps. Libanais donc, père musulman, mère maronite. La famille exploite des arbres fruitiers et des oliviers près de Byblos. Il a 13 ans quand il arrive en France, à Sarlat en Dordogne, ses parents pressentant l’arrivée de la guerre civile au pays du Cèdre. «J’étais un matheux, j’aurai dû faire Polytec