Il a été élu en juillet, pendant le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, mais pas en Angleterre qui n’était que grisaille et pluie. Jim Skea, 70 ans depuis septembre, a ajouté cet été le titre de président du Giec au pied d’un CV déjà rempli par une longue carrière dans le domaine des énergies renouvelables et de la recherche sur le changement climatique. Lorsqu’il ouvre la porte de son bureau de l’Imperial College London, le décor n’est guère impressionnant : c’est une petite pièce aux tons neutres, avec pour toute décoration une affiche de Kandinsky. Un Brompton, ces vélos pliables que les Londoniens transportent dans le métro, est rangé dans un coin.
Le campus se situe dans un des quartiers les plus chics de la capitale. Au bout de la rue, les touristes attendent devant le Musée d’histoire naturelle pour rendre visite au squelette de Patagotitan, le plus gros dinosaure découvert à ce jour. Derrière l’imposante façade du bâtiment brutaliste d’après-guerre de l’université, Jim Skea planche pour nous éviter de partager le destin du mastodonte, et enchaîne patiemment les interviews. «S’il y a une chose à laquelle je ne