La télé dans son bureau est éteinte. Jonathan Denis ne l’allumait que pour suivre les débats sur le projet de loi relatif à la fin de vie. La table ronde est vide. C’est autour d’elle qu’inlassablement, avec ses collègues de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), ils ont épluché les textes, analysé chaque mot, au fil d’un travail parlementaire attendu de longue date. Et maintenant ? «J’en ai vécu des moments politiques depuis deux ans et demi, mais celui-ci…» souffle le président de l’association, incrédule. Alors que les députés devaient enfin voter le 18 juin, Emmanuel Macron a «renversé la table» en dissolvant l’Assemblée, plongeant le devenir de ces dispositions législatives dans l’inconnu. Pour autant, pas d’abattement ou d’attentisme chez Jonathan Denis, longue silhouette fine, jean, baskets et cravate. Ex-journaliste aujourd’hui cadre dans le secteur bancaire, il s’engage bénévolement depuis plus de dix ans pour cette cause. Pas question de lâcher. Surtout pas si près du but, après des mois de petits pas.
10 mars 2024.