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Le portrait

Julian Casablancas, leurres de rockeur

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Le chanteur des Strokes et des Voidz en pince toujours pour Bernie Sanders et se défie d’un show-biz qu’il semble abhorrer autant qu’il l’alimente.
Julian Casablancas à Paris, dans la nuit du 5 au 6 mars 2025. (Mathieu Zazzo/Libération)
par Gaspard Couderc et photo Mathieu Zazzo
publié le 19 mars 2025 à 15h15

Macédoine d’un genre nouveau où se mélangent des odeurs persistantes de transpiration, de fromage et de clope froide, la loge de Julian Casablancas exhale, à elle seule, le rock. Tout autour, le buffet made in France a été absorbé avec une avidité quasi bestiale : claquos, chips et hors-d’œuvre réduits en rogatons. Dans ce bazar aux allures de champ de bataille, les membres des Voidz, le groupe que le chanteur a formé en parallèle des Strokes, vont et viennent, maquillés et attifés comme de juste. Une demi-heure est passée depuis la fin du concert qu’ils viennent de donner lors du festival des Inrocks au CentQuatre de Paris et soudain le fourmillement laisse place au silence, les clics du photographe pour unique écho.

Julian Casablancas, chapeau noir d’explorateur, manteau en cuir et lunettes Oakley à la Mbappé, perfectionne son personnage d’artiste taciturne, rêvant à haute voix «de ne plus voir son visage», tout en sifflotant l’hymne américain, comme pour se donner une contenance. Son profil ainsi dissimulé laisse à penser que l’homme, qui facture vingt-cinq ans de musique et autant de succès, est loin de l’image du rockeur axiomatique. «Je joue à la rock star à la télé ou sur Internet, parce que la façon dont vous vous présentez aux gens affecte la façon dont ils digèrent la musique», tente-t-il, a

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